mercredi 5 mars 2014

Le Traducteur invisible

Petit énervement du matin. Je feuillette le nouveau numéro de Télérama qui vient d'arriver dans ma boîte aux lettres. À la rubrique livres, huit ouvrages sont chroniqués dont cinq par des auteurs étrangers : deux romans, un volume de "mémoires", un essai et une BD. Tous les traducteurs de ces ouvrages sont dûment cités, sauf un. Devinez lequel ?
Si vous avez répondu, "celui de la BD", vous avez gagné. Mais vous n'avez pas tant de mérite que ça, reconnaissez-le. Car il est bien connu que les essais et autres romans étrangers nécessitent des traducteurs pour devenir accessibles aux lecteurs français, tandis que les bandes dessinées, évidemment, arrivent déjà traduites sur le bureau de leur éditeur. Comment ça, ce n'est pas possible ? Alors comment expliquer l'absence de nom du traducteur seulement pour la BD ?
Peut-être que la rédaction de Télérama considère que le traducteur d'une BD ne mérite pas d'être mentionné. Une BD, c'est tellement facile à traduire, n'est-ce pas ? Tiens, pourtant, il s'agit d'un manga de Hitoshi Iwaaki. Tout de même, le japonais, c'est coton, comme langue, à apprendre. Au moins autant que l'allemand et l'anglais, langues d'où sont traduits les romans et l'essai. 
Il faut croire que le rédacteur de la chronique, Stéphane Jarno, a lu Eurêka ! (c'est le titre du manga) en version originale japonaise. Forcément. Sans ça, il aurait le minimum de reconnaissance dû à celui ou celle qui lui a permis d'écrire sa chronique (et de gagner le montant de la pige qui va avec l'écriture de cette chronique). Personne n'est aussi ingrat.

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