vendredi 24 juin 2011

Retrouvé : une photo de moi à Boston…

…en octobre de l'année dernière. La preuve que je suis à Boston, c'est que je porte mon tee-shirt avec "Boston" écrit dessus, acheté dans un supermarché du quartier où habite mon ami Jim. La date est probablement exacte, mais certainement pas l'heure. Je ne serais sûrement pas en train de visiter un bâtiment de l'université de Boston à 8h 35 du matin. Même avec le décalage horaire, ce n'est pas de l'ordre du possible.

mercredi 22 juin 2011

Acheté aujourd'hui : la carotte tire-bouchons

Le dernier cri de l'ingéniosité et du savoir-faire français en matière de technologie. Entièrement bio-dégradable. Le must !

lundi 20 juin 2011

Auto-édition : le point aveugle de la BD

La prochaine université d'été de la bande dessinée à Angoulême est tout entière consacrée à l'auteur. En consultant le programme mis en ligne sur le site de la Cité de la BD, organisatrice de ces journées, mon intérêt est éveillé par le mot "auto-édition". Je cite l'intitulé de la table ronde du vendredi 8 juillet à 9h 15 :
9h15 table ronde édition alternative, micro-édition, autoédition, quelles perspectives ?
Le succès de l’édition alternative au tournant des années 1990 a démontré la viabilité d’une démarche s’aventurant hors des sentiers battus et a contribué à modifier sensiblement le paysage éditorial. Qu’en est-il aujourd’hui ?
avec
Pierre Jeanneau Editions polystyrène | Loïc Néhou, ego comme x | Soline Scutella, Scutella éditions | Pierre-Laurent Daurès École européenne supérieure de l’image
Toute de suite, je flaire le problème : qui, parmi les intervenants, va parler d'auto-édition ? Ego comme X , les Editions polystyrène et Scutella éditions sont de petites structures éditoriales destinées à publier le travail de plusieurs auteurs. Rien à voir avec un auto-éditeur qui, par définition, ne publie que son propre travail.
Une fois de plus, je constate l'incapacité des Français à ne serait-ce qu'envisager ce que peut être l'auto-édition. Outre-Atlantique, la donne est bien différente. Il y est très courant que les jeunes auteurs s'y auto-éditent et il ne manque pas d'exemples de créateurs dont l'essentiel des œuvres (ou les œuvres essentielles) a été auto-éditée : Dave Sim, bien sûr, créateur de Cerebus, mais aussi John Porcellino, qui publie depuis plus de vingt ans King-Cat Comics & Stories. Mais on pourrait aussi citer Kevin Eastman et Peter Laird, créateurs et éditeurs des Tortues Ninja et Eddie Campbell, dont le label d'édition, aujourd'hui défunt, publia la première compilation en livre du roman graphique From Hell. En France, on aurait du mal à trouver de tels exemples. Les auto-éditeurs les plus connus (Jean Graton, Tabary, Claire Brétécher jusque récemment) ont acquis leurs notoriété d'auteurs en étant publiés, parfois longtemps, par de "vrais" éditeurs. Même la génération des "indépendants" des années 1990 voit l'émergence de petites structures généralement associatives, pas d'auteurs isolés prenant leur destin en main. En France, une telle démarche est suspecte. On se demande si le fait que la personne s'auto-édite ne signifie pas tout simplement qu'elle est incapable de trouver un éditeur et ce, non pas parce que sa démarche créative serait trop originale, mais par manque de talent. Talent dont, c'est bien connu, seul un éditeur est à même de juger.
Pour en revenir à la table ronde de l'université d'été, on aurait pu imaginer la présence d'un auteur publiant ses BD en ligne sur le net et se chargeant lui-même de l'édition "papier". Là encore, les exemples ne manquent pas aux Etats-Unis et au Canada, mais par contre, chez nous, l'oiseau rare serait bien dur à dénicher.
Il faut se rendre à l'évidence : les Français sont culturellement incapables d'appréhender ne serait-ce que la notion d'auto-édition et ce n'est pas le fait d'inclure ce terme dans l'intitulé d'une table ronde qui y changera quoi que ce soit - surtout quand il est évident qu'aucun intervenant n'a la compétence requise pour en parler. D'ailleurs, la suite de la matinée est sans équivoque :

10h20 table ronde l’aide à l’édition
Aujourd’hui comme hier de nombreux projets de jeunes auteurs voient le jour par le biais de petites structures le plus souvent soutenues financièrement. Elles sont par ailleurs de plus en plus fragilisées (surproduction, contexte économique actuel) et le seront peut-être de plus en plus si les années à venir confirment une baisse de l’intervention publique.
avec le
Centre national du livre | Emmanuelle Lavoix responsable du programme de soutien à l’édition pour le Centre du Livre Poitou-Charentes | Frédéric Cros directeur du Pôle Image Magelis | Pili Muñoz directrice de la maison des auteurs - la Cité

11h30 rencontre créer sa maison d’édition BD : oui mais comment ?
Déterminer sa ligne éditoriale, construire un catalogue, trouver le financement, choisir un mode de diffusion, savoir communiquer… avec
Thierry Groensteen Actes Sud - l’An2 | Arnaud Bauer Manolosanctis | Greg Neyret Bamboo |Jean-Philippe Martin directeur de l’action culturelle - la Cité

Il ne s'agit pas d'aider l'auteur à se prendre en main mais bien de l'aiguiller, encore et toujours, vers des structures collectives, quitte à ce qu'il les crée lui-même. Mais surtout, surtout, pas tout seul !

dimanche 19 juin 2011

Apparition d'un barbu dans mon carnet

Honnêtement, je ne sais pas d'où il venait. Sans doute des profondeurs de mon inconscient. (C'est bien pratique, l'inconscient.)

lundi 13 juin 2011

Mon vieux sac

Ce n'est qu'un vieux sac qui me sert de cabas pour les courses. L'une de ses deux poignées est fendue et va bientôt lâcher. Il faudra que j'en trouve un autre. Je jetterai ce sac à la poubelle. Mais ce sera avec un pincement au cœur. Ce sac a une histoire. Je l'ai eu en Australie en août 1986. J'effectuais mon service national en tant que coopérant à l'Alliance Française de Melbourne. Pierre était venu vivre avec moi. Lors de vacances, nous avons fait un voyage organisé qui nous a menés du centre de l'Australie (Ayers Rock) jusqu'à son extrême Nord (Darwin). Le tour opérateur nous avait donné ces sacs (portant son nom : Viva Holidays) et bizarrement, nous les avions rapportés en France (sans doute nous en étions-nous servis pour transporter les affaires que nous voulions garder avec nous pendant le long voyage de retour en avion). Par la suite, les deux sacs ne nous ont plus guère servi que pendant d'autres vacances, jusqu'au jour où la poignée de l'un ayant craqué, il fut jeté à la poubelle. Restait l'autre. Que je me suis mis à utiliser régulièrement quand j'ai dû me mettre à faire les courses dans les magasins du quartier, Pierre ne conduisant plus sa voiture et ne nous emmenant plus faire les provisions au magasin Carrefour de la Porte de Montreuil. Au début, j'ai détesté sortir dans la rue avec mon cabas comme la première ménagère de moins de 50 ans venue. Et puis, j'y ai pris goût, à ces promenades quasi quotidiennes dans mon quartier. Avec ce vieux sac, souvenir d'une époque - plus heureuse ? en tout cas, plus insouciante.

dimanche 12 juin 2011

Le grand chambardement de l'univers DC (encore un)

Le moins que l'on puisse reconnaître aux Américains, c'est qu'ils ont le sens de la publicité. Alors que dans le domaine franco-belge, on peine à faire parler de BD autrement qu'au moment du festival d'Angoulême, les éditeurs de comics parviennent régulièrement à mobiliser les médias autour d'événements qui n'en sont que dans le microcosme des lecteurs de comic books, un univers qui ne cesse de se contracter. Le dernier buzz à la mode, c'est l'annonce par DC comics qu'ils allaient relancer en septembre tous les comics qu'ils publient au numéro 1 et faire coïncider ce "grand moment" avec l'inauguration d'un nouvel univers DC. Si l'on ajoute que le grand remaniement éditorial en question succède au crossover de l'été, Flashpoint, durant lequel tout l'univers fictionnel de DC est affecté par un changement lié au personnage de Flash, l'annonce fait furieusement penser à une version moderne du crossover en douze parties Crisis on Infinite Earths et du remaniement éditorial qui s'ensuivit en… 1986.
Grosso modo : on change les données de base et on relance tout à zéro, sans des années de continuité encombrante pour dicter aux scénaristes ce qu'ils peuvent faire ou ne pas faire. Du moins, en théorie. Parce que dans la pratique, l'un des résultats est un univers fictionnel de plus en plus complexe du fait de l'intégration de force dans le monde DC de panthéons super-héroïques entiers venus d'autres maisons d'édition et tombés dans le giron DC par le biais de rachats. Dans le monde de l'entreprise, l'absorption d'une société par une autre se passe rarement sans anicroche (on pourra lire un fort intéressant article à ce sujet dans le numéro du Tigre de juin 2011, "De la mondialisation appliquée à l'édition") mais dans le monde imaginaire des super-héros, c'est généralement une belle catastrophe. Non, même pas belle, en fait. Juste catastrophique.
Pour ceux qui ne connaissent rien aux arcanes de la BD américaine, une explication rapide : les comics de super-héros ont connu une première période de succès à la fin des années 1930 et au début des années 1940, suivie par une éclipse d'une dizaine d'années, avant de revenir en force à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Les deux principaux éditeurs du genre, DC et Marvel, ont alors adopté des stratégies différentes : tandis que Marvel intégrait dans une même continuité toute son histoire, DC situait ses récits contemporains dans un monde faisant partie d'une infinité de mondes parallèles. Ce qui ne pouvait se loger dans l'univers de référence ("Terre-1") trouvait tout naturellement sa place dans un monde parallèle, qu'il s'agisse des héros DC des années 1940 (habitants d'un monde nommé "Terre-2" alors qu'il était chronologiquement apparu en premier, mais passons) ou des personnages rachetés à d'autres éditeurs, ce dont DC ne se privait pas dès les années 1950. Ainsi, les héros des firmes Quality et Fawcett se virent-ils placés sur Terre-X et Terre-S (pour Shazam, ce monde étant celui de Captain Marvel et sa "famille"). La stratégie de DC, inaugurée au début des années 1960, fut brusquement remisée au magasin des accessoires démodés au milieu des années 1980, quand il fut décidé que la seule politique valable en la matière était celle de Marvel et qu'il fallait désormais un univers DC unifié. Ce qui fut fait, après une maxi-série Crisis on Infinite Earths censée donner une "explication" dans la fiction à ce qui n'était rien d'autre qu'une décision éditoriale.
Inutile de dire que l'explication en question n'avait ni queue ni tête (un petit problème de robinets : combien de temps faut-il à une vague de néant pour détruire un univers en théorie infini, et combien de temps faut-il pour que l'opération se répète dans une infinité d'univers également infinis ? À mon avis, très longtemps, mais ce n'est pas celui de Marv Wolfman, le scénariste de Crisis, qui a de toute façon une notion du temps assez élastique puisqu'il situe la France de Louis XIII au Moyen-Âge). Et qu'elle posait plus de problèmes qu'elle ne prétendait en résoudre. Et surtout, à l'issue de Crisis, on se retrouva avec un univers DC salement encombré de super-héros, puisque désormais peuplé de ceux de Terre-1, Terre-2, Terre-X, Terre-S, et par-dessus le marché des personnages rachetés à la maison d'édition Charlton.
Depuis, les choses n'ont fait qu'empirer, DC continuant de racheter des maisons d'édition et leurs catalogues de personnages (ou plutôt de properties, comme on dit dans le jargon des comics). Je ne suis pas sûr du statut des personnages d'Archie Comics/Red Circle, qui ont fait l'objet de deux tentatives ratées pour les relancer, la dernière datant de quelques années à peine, mais par contre, on a pu voir récemment l'univers DC intégrer le "Dakotaverse" contenant les super-héros ethniques de la firme associée Milestone (inactive depuis les années 1990), et le "nouvel univers DC" qui démarre en septembre intégrera l'univers Wildstorm, du nom de la firme fondée par Jim Lee dans le cadre de la maison d'édition Image Comics, et qui était depuis son rachat par DC, considéré comme un univers parallèle.
Ah oui, j'oubliais de le mentionner : DC a réintroduit les univers parallèles depuis pas mal d'années, d'abord dans le cadre du concept assez flou d'"Hypertemps", puis de manière officielle suite à la série hebdomaire 52. Depuis, l'univers DC est un parmi cinquante-deux univers parallèles. Pourquoi cinquante-deux ? Je n'en ai aucune idée et cela ne m'empêche pas de dormir. En tout cas, il semble que l'univers Wildstorm ait jusque là fait partie de ces cinquante-deux mondes parallèles. Et que la principale raison de sa brusque fusion avec l'univers DC (enfin plutôt, avec le monde de référence de l'univers DC) soit la montée en grade de Jim Lee, désormais l'un des principaux responsables éditoriaux de la firme.
Alors une fois de plus, comme il y a vingt-cinq ans, une décision éditoriale entraîne une modification de l'univers fictionnel. Ce n'est d'ailleurs pas la seule. DC n'en finit pas, ces derniers temps, d'annoncer ce qui va changer, et mon camarade Alex Nikolavitch s'est exprimé sur son blog au sujet du sacrilège que représente pour lui la disparition du slip rouge de Superman. (Je trouve que mes amis hétérosexuels ont parfois d'étranges priorités.) Pour ma part, ce qui m'a interpellé au niveau du vécu, c'est le relaunch imminent de Stormwatch (sur scénario du toujours intéressant Paul Cornell) avec en arrière-plan le retour du couple gay le plus célèbre des comics, Appolo et le Midnighter. D'un côté, je trouve assommant cette énième intégration d'un univers fictionnel étranger dans celui de DC, qui commence à être tellement encombré de super-héros qu'on ne doit plus pouvoir aller y faire ses courses à l'épicerie du coin sans tomber sur un règlement de comptes entre représentants du bien et suppôts du mal. De l'autre, je comprends parfaitement cette nécessité de valoriser des personnages et des séries en les situant dans le "véritable" univers DC et non pas dans un monde parallèle à la périphérie (et donc non concerné par les crossovers qui viennent régulièrement relancer la machine des ventes).
Verra-t-on un team up entre Superman et Batman et Apollo et le Midnighter (qui sont les Superman et Batman de l'univers Wildstorm) ? Si c'est le cas, malgré tout ce que je viens de dire, j'achète.

C'est peut-être le but non avoué de DC, d'ailleurs : rameuter quelques lecteurs en augmentant la part visible des minorités. La nouvelle Justice League of America n'est rien d'autre que celle de 1960 où l'on remplace le vert Martian Manhunter par le noir Cyborg (ex-Teen Titan). Et le martien en question, que devient-il ? Il se retrouve dans Stormwatch, aux côtés , entre autres, du Midnighter. Je ne sais pas si l'on en veut à mon argent, mais cela ne me semble pas totalement exclu.

samedi 11 juin 2011

Le livre que je traduis en ce moment

Actuellement, je traduis ce gros pavé. Je devrais dire plutôt que je finis de traduire ce gros pavé, car j'en ai déjà traduit plus de cinq cents pages dans l'édition en quatre volumes de la série Alec parue aux éditions Çà et Là. Il ne me reste donc à traduire "que" les quelques quatre-vingts pages de cette édition intégrale qui ne sont pas incluses dans les autres volumes.
J'ai quand même une relation étrange avec Eddie Campbell : chaque fois que je traduis une BD qu'il a dessinée, cela finit par un volume de plus de cinq cents pages. On me dira que ce n'est, au final, que la deuxième fois, la précédente étant ce petit livre. Il n'empêche que je me méfie…

mercredi 1 juin 2011

Ceci n'est pas une église

C'est un restaurant à Muswell Hill.